Réflexions sur le confinement
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Réflexions sur le confinement
Mer 15 Avr - 13:07
Bonjour à toutes et tous
Un avis parmi d'autres, manière de célébrer (...) notre 1er mois de confinement et de mettre les choses en perspective.
Je ne cherche pas à avoir raison, et encore moins à provoquer.
Encore une fois, je suis plus intéressé par les faits et la réflexion que par la polémique et je pense légitime de se poser les bonnes questions loin de l'influence des médias, réseaux sociaux et autres fabricants d'émotions.
L'aspect le plus remarquable de la pandémie de Covid-19 est le nombre impressionnant de choses que nous ne savons pas.
Personne ne sait avec certitude d'où vient le virus : des marchés de viande exotiques de Wuhan, d'une erreur de manipulation dans le laboratoire biologique de la même ville ou même, d'une source entièrement différente.
Personne ne sait pourquoi le rythme de contagion a été plus faible dans l'hémisphère Sud que dans l'hémisphère Nord ou pourquoi certains pays, comme l'Allemagne, publient des taux de mortalité beaucoup plus bas que leurs voisins.
Personne ne sait, même à un ou deux ordres de grandeur près, combien de personnes contaminées mais sans symptômes existent sur la Planète.
Même la manière dont le virus agit dans le corps n'est pas connue. Pourquoi les enfants, dont le système immunitaire est fragile, tombent-ils si peu malades quand ils sont infectés et ne meurent-ils quasiment jamais ? Pourquoi tant de symptômes originaux, perte du goût et de l'odorat, rougeurs cutanées ? Pourquoi les gros fumeurs sont-ils moins atteints que les autres et les obèses davantage ?
Il y a à peine une semaine que l'explication la plus répandue du mode d'attaque du virus a changé radicalement. On croyait qu'il attaquait le système respiratoire ; on estime maintenant que c'est dans le système sanguin qu'il fait des ravages, en empêchant les globules rouges d'apporter l'oxygène aux organes du corps. Et si un troisième diagnostic, entièrement différent, apparaissait demain, personne n'en serait surpris.
Et pourtant, il y a bien aujourd'hui deux certitudes sur la pandémie. D'abord, il s'agit, en termes purement sanitaires, d'un épisode d'ampleur mondiale mais de gravité moyenne à faible. La deuxième est que la pandémie a d'ores et déjà provoqué une récession mondiale abyssale - une crise économique qu'on ne peut comparer qu'aux dommages de certaines guerres ou, en temps de paix, à la Grande Dépression des années 1930.
En termes sanitaires, la pandémie a provoqué pour l'instant environ 125.000 morts. Dans l'hémisphère Nord, le nombre des nouveaux cas est désormais partout à la baisse, même si personne ne peut prévoir ce que sera la pente de cette diminution. Dans l'hémisphère Sud (nettement moins peuplé) on ne peut pas exclure, si le virus a une zone de température préférée (ce que beaucoup supposent mais que personne ne sait) que la courbe des infections s'accélère avec l'arrivée de l'hiver. Mais au total, même en prenant en compte des hypothèses très pessimistes, il est désormais très peu probable que le nombre total de victimes en fin de pandémie soit supérieur au double de celui d'aujourd'hui.
Si la mortalité se stabilise à 250.000 victimes, le virus de Wuhan aura été environ cent fois moins mortel que la grippe espagnole de 1918-1919 (entre 17 et 50 millions de morts) et quatre fois moins que les pandémies de 1957 et 1968-69, qui ont chacune fait environ un million de victimes. Au total, du point de vue strictement sanitaire, la pandémie actuelle est sérieuse, mais elle n'est pas cataclysmique.
En revanche, l'impact sur l'économie mondiale des décisions politiques de gestion de l'épidémie sera abyssal - littéralement sans précédent, sauf peut-être la Grande Dépression de 1929-1932, pendant laquelle l'économie mondiale a reculé de 15 %. Ce que nous allons vivre dans les prochains mois, aucun d'entre nous ne l'a jamais vu - et pour la plupart d'entre nous, nos parents non plus. L'économie du monde est entrée dans une auto-asphyxie dont elle ne sortira qu'avec des séquelles durables.
Dans la plus grande partie des pays touchés - avec des variations de détail d'un pays à l'autre - il a été décidé, pour réduire la contagion, d'empêcher la plus grande partie de la population de sortir de chez soi la grande majorité du temps. Nul doute que la réduction des contacts humains ne réduise les occasions de contagion. Mais cette décision a, sur l'économie mondiale, un impact en chaîne qui va la ravager et en modifier le visage pour de longues années.
Très rapidement, de nombreuses activités économiques sont anéanties. Les commerces fermés ne vendent plus, les ventes en ligne ne se substituant que très partiellement. Les secteurs économiques qui dépendent des déplacements et des contacts humains - le pétrole, l'aéronautique, le tourisme, la culture - entrent dans le coma. Le chômage explose : soit ouvertement, comme aux Etats-Unis où 16 millions d'emplois ont disparu en trois semaines, soit de manière dissimulée, comme en Europe où l'on préfère parler de chômage partiel pour couvrir l'effondrement de l'activité.
Ceux qui ont perdu leur emploi voient leurs revenus s'effondrer et ne peuvent plus faire face à leurs charges. Cela fait exploser le niveau total des dettes et des impayés dans l'économie, ce qui fragilise les entreprises. Entre la baisse de l'activité et l'augmentation des impayés, les entreprises commencent à faire faillite et à fermer.
L'étape suivante est celle de l'intervention des Etats.
Pour éviter un chaos sociétal complet, les Etats se mettent à injecter à toute force de l'argent nouveau dans l'économie. Là où cela est permis, cet argent est créé de toutes pièces : la Banque d'Angleterre a ainsi été autorisée à émettre de la monnaie pour acheter des titres de la dette publique, l'équivalent exact de l'ancienne "planche à billets". Ailleurs, il est emprunté sur les marchés. Les sommes mises en jeu par les gouvernements occidentaux pour contrer la nouvelle grande dépression sont pharaoniques : 2 000 milliards de dollars aux Etats-Unis (soit 10% de la richesse produite chaque année) et 500 milliards d'euros déjà annoncés en Europe (soit 4% de la richesse nationale), qui seront presque certainement augmentés dans les prochaines semaines. On parle déjà, pour l'Europe, d'un fonds qui pourrait aller jusqu'à 1 500 milliards d'euros.
Ces interventions massives permettront de réduire à court terme le nombre des faillites et le désordre social qui en est la conséquence. Mais elles pèseront sur la croissance économique pendant des décennies. La dette doit toujours être payée ; celle des Etats est payée par les impôts de leurs citoyens. Le remboursement de la dette pandémique de 2020 va longtemps priver les individus et les entreprises de moyens qu'ils auraient pu affecter à leurs propres besoins.
La dette est si massive que les gouvernements et les banques centrales ne pourront plus, pendant longtemps, relever des taux d'intérêt qui, dans tout l'Occident, volent à peine au-dessus de zéro. Cela devrait permettre de réduire un peu le nombre des faillites, mais cela fragilisera en contrepartie tout le secteur financier, dont les taux d'intérêt sont le pain quotidien.
Tant que le confinement de la population se poursuivra, ces effets économiques vont s'accumuler et faire augmenter la dette, la pauvreté et l'angoisse de l'avenir. On doit d'ailleurs y ajouter qu'après un certain temps, les machines et les talents qui restent sans emploi deviennent plus difficiles à remettre en service. Une baisse du niveau des équipements et du travail est un effet supplémentaire de la politique adoptée par la plupart des pays.
Le déséquilibre entre la gravité - disons, moyenne - de la pandémie et le risque absolument catastrophique pour l'économie est encore plus massif si, en revenant à des considérations sanitaires, on prend en compte trois données essentielles:
- D'abord, la dangerosité du virus est extrêmement différente selon les âges. Confiner les plus âgés d'entre nous a un sens, quand on voit que près de 15 % des plus de 80 ans diagnostiqués meurent. Mais pour les adultes d'âge actif - ceux qui contribuent à l'activité économique -, le pourcentage est d'environ 0,5%, et même 0,2% pour les moins de 50 ans. A ce faible niveau de dangerosité, la question de savoir s'il est vraiment pertinent de fermer l'économie mondiale doit se poser. Aux Etats-Unis, le nombre de gens qui ont perdu leur emploi est près de 10 000 fois supérieur au nombre de morts d'âge actif. Or, le chômage a lui aussi des conséquences sanitaires : dépressions, angoisses, violences familiales, suicides.
Libérer les actifs, tout en continuant à isoler les plus anciens, aurait donc presque certainement plus d'effets positifs que négatifs du point de vue sanitaire. Cette politique serait rendue encore plus efficace en testant systématiquement les gens qui retournent au travail, pour maintenir en confinement ceux qui resteraient dangereux. Seule l'absence d'un nombre suffisant de tests disponibles dans la plupart des pays empêche la mise en place de cette politique.
- La deuxième caractéristique de la maladie qui devrait conduire à remettre en cause le confinement est que l'expérience montre que le port systématique du masque réduit la contamination au moins aussi efficacement que le confinement. Sans exception, les pays où le port du masque est généralisé (Corée du Sud, Hong Kong, Singapour, Japon) ont vu une courbe d'infection plus plate que ceux qui ne l'utilisaient pas, même lorsque les premiers choisissaient de ne pas confiner et que les seconds le faisaient.
- Enfin, la dernière donnée sanitaire à garder à l'esprit est que le virus a commencé à reculer dans tout l'hémisphère Nord et suit à peu près la même courbe dans tous les pays, qu'ils aient ou non décidé de confiner leur population.
Cette dernière observation est surprenante : elle implique que même si, à titre individuel, le confinement a évité certaines infections, cet effet a été trop limité pour être visible dans les statistiques globales des pays concernés. Et pourtant, c'est un fait : la courbe des nouveaux cas en Suède et aux Pays-Bas, pays sans confinement, est indistinguable de celle de l'Italie, le pays qui a jusqu'ici imposé le confinement le plus sévère.
Si l'on tire toutes les conséquences de ce fait, les conclusions de politique publique s'imposent. Il faut mettre fin au confinement des personnes d'âge actif, pour limiter l'effondrement en cours de l'économie mondiale - tout en testant le plus de gens possible pour isoler les individus contagieux.
Il faut imposer le port du masque dans l'espace public tant que l'épidémie dure : il constitue une barrière à la propagation plus efficace que le confinement lui-même. Enfin, il faut continuer à observer le virus pour comprendre ceux de ses comportements qui n'ont pas aujourd'hui d'explication - et notamment le caractère uniforme de sa décrue actuelle dans l'hémisphère Nord, quelles que soient les politiques différentes mises en œuvre dans différents pays.
La principale difficulté de ces "recommandations" est qu'elles exigent, pour être suivies, des équipements que beaucoup de pays n'ont pas su se procurer. Il faut, c'est impératif, avoir des masques et des tests. Mais l'absence de ces équipements ne peut servir de justification à des politiques dont l'intérêt sanitaire est de plus en plus marginal et dont le coût économique dépasse tout ce que nous avons jamais connu.
Un avis parmi d'autres, manière de célébrer (...) notre 1er mois de confinement et de mettre les choses en perspective.
Je ne cherche pas à avoir raison, et encore moins à provoquer.
Encore une fois, je suis plus intéressé par les faits et la réflexion que par la polémique et je pense légitime de se poser les bonnes questions loin de l'influence des médias, réseaux sociaux et autres fabricants d'émotions.
L'aspect le plus remarquable de la pandémie de Covid-19 est le nombre impressionnant de choses que nous ne savons pas.
Personne ne sait avec certitude d'où vient le virus : des marchés de viande exotiques de Wuhan, d'une erreur de manipulation dans le laboratoire biologique de la même ville ou même, d'une source entièrement différente.
Personne ne sait pourquoi le rythme de contagion a été plus faible dans l'hémisphère Sud que dans l'hémisphère Nord ou pourquoi certains pays, comme l'Allemagne, publient des taux de mortalité beaucoup plus bas que leurs voisins.
Personne ne sait, même à un ou deux ordres de grandeur près, combien de personnes contaminées mais sans symptômes existent sur la Planète.
Même la manière dont le virus agit dans le corps n'est pas connue. Pourquoi les enfants, dont le système immunitaire est fragile, tombent-ils si peu malades quand ils sont infectés et ne meurent-ils quasiment jamais ? Pourquoi tant de symptômes originaux, perte du goût et de l'odorat, rougeurs cutanées ? Pourquoi les gros fumeurs sont-ils moins atteints que les autres et les obèses davantage ?
Il y a à peine une semaine que l'explication la plus répandue du mode d'attaque du virus a changé radicalement. On croyait qu'il attaquait le système respiratoire ; on estime maintenant que c'est dans le système sanguin qu'il fait des ravages, en empêchant les globules rouges d'apporter l'oxygène aux organes du corps. Et si un troisième diagnostic, entièrement différent, apparaissait demain, personne n'en serait surpris.
Et pourtant, il y a bien aujourd'hui deux certitudes sur la pandémie. D'abord, il s'agit, en termes purement sanitaires, d'un épisode d'ampleur mondiale mais de gravité moyenne à faible. La deuxième est que la pandémie a d'ores et déjà provoqué une récession mondiale abyssale - une crise économique qu'on ne peut comparer qu'aux dommages de certaines guerres ou, en temps de paix, à la Grande Dépression des années 1930.
En termes sanitaires, la pandémie a provoqué pour l'instant environ 125.000 morts. Dans l'hémisphère Nord, le nombre des nouveaux cas est désormais partout à la baisse, même si personne ne peut prévoir ce que sera la pente de cette diminution. Dans l'hémisphère Sud (nettement moins peuplé) on ne peut pas exclure, si le virus a une zone de température préférée (ce que beaucoup supposent mais que personne ne sait) que la courbe des infections s'accélère avec l'arrivée de l'hiver. Mais au total, même en prenant en compte des hypothèses très pessimistes, il est désormais très peu probable que le nombre total de victimes en fin de pandémie soit supérieur au double de celui d'aujourd'hui.
Si la mortalité se stabilise à 250.000 victimes, le virus de Wuhan aura été environ cent fois moins mortel que la grippe espagnole de 1918-1919 (entre 17 et 50 millions de morts) et quatre fois moins que les pandémies de 1957 et 1968-69, qui ont chacune fait environ un million de victimes. Au total, du point de vue strictement sanitaire, la pandémie actuelle est sérieuse, mais elle n'est pas cataclysmique.
En revanche, l'impact sur l'économie mondiale des décisions politiques de gestion de l'épidémie sera abyssal - littéralement sans précédent, sauf peut-être la Grande Dépression de 1929-1932, pendant laquelle l'économie mondiale a reculé de 15 %. Ce que nous allons vivre dans les prochains mois, aucun d'entre nous ne l'a jamais vu - et pour la plupart d'entre nous, nos parents non plus. L'économie du monde est entrée dans une auto-asphyxie dont elle ne sortira qu'avec des séquelles durables.
Dans la plus grande partie des pays touchés - avec des variations de détail d'un pays à l'autre - il a été décidé, pour réduire la contagion, d'empêcher la plus grande partie de la population de sortir de chez soi la grande majorité du temps. Nul doute que la réduction des contacts humains ne réduise les occasions de contagion. Mais cette décision a, sur l'économie mondiale, un impact en chaîne qui va la ravager et en modifier le visage pour de longues années.
Très rapidement, de nombreuses activités économiques sont anéanties. Les commerces fermés ne vendent plus, les ventes en ligne ne se substituant que très partiellement. Les secteurs économiques qui dépendent des déplacements et des contacts humains - le pétrole, l'aéronautique, le tourisme, la culture - entrent dans le coma. Le chômage explose : soit ouvertement, comme aux Etats-Unis où 16 millions d'emplois ont disparu en trois semaines, soit de manière dissimulée, comme en Europe où l'on préfère parler de chômage partiel pour couvrir l'effondrement de l'activité.
Ceux qui ont perdu leur emploi voient leurs revenus s'effondrer et ne peuvent plus faire face à leurs charges. Cela fait exploser le niveau total des dettes et des impayés dans l'économie, ce qui fragilise les entreprises. Entre la baisse de l'activité et l'augmentation des impayés, les entreprises commencent à faire faillite et à fermer.
L'étape suivante est celle de l'intervention des Etats.
Pour éviter un chaos sociétal complet, les Etats se mettent à injecter à toute force de l'argent nouveau dans l'économie. Là où cela est permis, cet argent est créé de toutes pièces : la Banque d'Angleterre a ainsi été autorisée à émettre de la monnaie pour acheter des titres de la dette publique, l'équivalent exact de l'ancienne "planche à billets". Ailleurs, il est emprunté sur les marchés. Les sommes mises en jeu par les gouvernements occidentaux pour contrer la nouvelle grande dépression sont pharaoniques : 2 000 milliards de dollars aux Etats-Unis (soit 10% de la richesse produite chaque année) et 500 milliards d'euros déjà annoncés en Europe (soit 4% de la richesse nationale), qui seront presque certainement augmentés dans les prochaines semaines. On parle déjà, pour l'Europe, d'un fonds qui pourrait aller jusqu'à 1 500 milliards d'euros.
Ces interventions massives permettront de réduire à court terme le nombre des faillites et le désordre social qui en est la conséquence. Mais elles pèseront sur la croissance économique pendant des décennies. La dette doit toujours être payée ; celle des Etats est payée par les impôts de leurs citoyens. Le remboursement de la dette pandémique de 2020 va longtemps priver les individus et les entreprises de moyens qu'ils auraient pu affecter à leurs propres besoins.
La dette est si massive que les gouvernements et les banques centrales ne pourront plus, pendant longtemps, relever des taux d'intérêt qui, dans tout l'Occident, volent à peine au-dessus de zéro. Cela devrait permettre de réduire un peu le nombre des faillites, mais cela fragilisera en contrepartie tout le secteur financier, dont les taux d'intérêt sont le pain quotidien.
Tant que le confinement de la population se poursuivra, ces effets économiques vont s'accumuler et faire augmenter la dette, la pauvreté et l'angoisse de l'avenir. On doit d'ailleurs y ajouter qu'après un certain temps, les machines et les talents qui restent sans emploi deviennent plus difficiles à remettre en service. Une baisse du niveau des équipements et du travail est un effet supplémentaire de la politique adoptée par la plupart des pays.
Le déséquilibre entre la gravité - disons, moyenne - de la pandémie et le risque absolument catastrophique pour l'économie est encore plus massif si, en revenant à des considérations sanitaires, on prend en compte trois données essentielles:
- D'abord, la dangerosité du virus est extrêmement différente selon les âges. Confiner les plus âgés d'entre nous a un sens, quand on voit que près de 15 % des plus de 80 ans diagnostiqués meurent. Mais pour les adultes d'âge actif - ceux qui contribuent à l'activité économique -, le pourcentage est d'environ 0,5%, et même 0,2% pour les moins de 50 ans. A ce faible niveau de dangerosité, la question de savoir s'il est vraiment pertinent de fermer l'économie mondiale doit se poser. Aux Etats-Unis, le nombre de gens qui ont perdu leur emploi est près de 10 000 fois supérieur au nombre de morts d'âge actif. Or, le chômage a lui aussi des conséquences sanitaires : dépressions, angoisses, violences familiales, suicides.
Libérer les actifs, tout en continuant à isoler les plus anciens, aurait donc presque certainement plus d'effets positifs que négatifs du point de vue sanitaire. Cette politique serait rendue encore plus efficace en testant systématiquement les gens qui retournent au travail, pour maintenir en confinement ceux qui resteraient dangereux. Seule l'absence d'un nombre suffisant de tests disponibles dans la plupart des pays empêche la mise en place de cette politique.
- La deuxième caractéristique de la maladie qui devrait conduire à remettre en cause le confinement est que l'expérience montre que le port systématique du masque réduit la contamination au moins aussi efficacement que le confinement. Sans exception, les pays où le port du masque est généralisé (Corée du Sud, Hong Kong, Singapour, Japon) ont vu une courbe d'infection plus plate que ceux qui ne l'utilisaient pas, même lorsque les premiers choisissaient de ne pas confiner et que les seconds le faisaient.
- Enfin, la dernière donnée sanitaire à garder à l'esprit est que le virus a commencé à reculer dans tout l'hémisphère Nord et suit à peu près la même courbe dans tous les pays, qu'ils aient ou non décidé de confiner leur population.
Cette dernière observation est surprenante : elle implique que même si, à titre individuel, le confinement a évité certaines infections, cet effet a été trop limité pour être visible dans les statistiques globales des pays concernés. Et pourtant, c'est un fait : la courbe des nouveaux cas en Suède et aux Pays-Bas, pays sans confinement, est indistinguable de celle de l'Italie, le pays qui a jusqu'ici imposé le confinement le plus sévère.
Si l'on tire toutes les conséquences de ce fait, les conclusions de politique publique s'imposent. Il faut mettre fin au confinement des personnes d'âge actif, pour limiter l'effondrement en cours de l'économie mondiale - tout en testant le plus de gens possible pour isoler les individus contagieux.
Il faut imposer le port du masque dans l'espace public tant que l'épidémie dure : il constitue une barrière à la propagation plus efficace que le confinement lui-même. Enfin, il faut continuer à observer le virus pour comprendre ceux de ses comportements qui n'ont pas aujourd'hui d'explication - et notamment le caractère uniforme de sa décrue actuelle dans l'hémisphère Nord, quelles que soient les politiques différentes mises en œuvre dans différents pays.
La principale difficulté de ces "recommandations" est qu'elles exigent, pour être suivies, des équipements que beaucoup de pays n'ont pas su se procurer. Il faut, c'est impératif, avoir des masques et des tests. Mais l'absence de ces équipements ne peut servir de justification à des politiques dont l'intérêt sanitaire est de plus en plus marginal et dont le coût économique dépasse tout ce que nous avons jamais connu.
- pierrot78Membre d'Honneur
- Messages : 3713
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Localisation : Le Chesnay
Re: Réflexions sur le confinement
Mer 15 Avr - 14:12
- Coleoptere91Membre d'Honneur
- Messages : 6854
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Localisation : 91
Re: Réflexions sur le confinement
Mer 15 Avr - 15:56
Tout est dit, et bien dit. Merci Kosem. Je partage depuis plus de 15 jours cette analyse de la situation.
La question pourrait être la suivante:
"Toi à la place des décideurs (Etat/santé) serais tu prêt à mettre en oeuvre cette politique" ?
Nos dirigeants sont devant des choix redoutables. Gouverner c'est choisir. Mais que cela doit être dur !
Je pense que beaucoup ne doivent pas dormir sur leurs 2 oreilles.
Et c'est pour cela que tous les "donneurs de leçon du café du commerce" feraient mieux de réfléchir au lieu des YaKaFoKon, ZavaintKa, FodraQue etc...etc...
La question pourrait être la suivante:
"Toi à la place des décideurs (Etat/santé) serais tu prêt à mettre en oeuvre cette politique" ?
Nos dirigeants sont devant des choix redoutables. Gouverner c'est choisir. Mais que cela doit être dur !
Je pense que beaucoup ne doivent pas dormir sur leurs 2 oreilles.
Et c'est pour cela que tous les "donneurs de leçon du café du commerce" feraient mieux de réfléchir au lieu des YaKaFoKon, ZavaintKa, FodraQue etc...etc...
- ladaou
- Messages : 422
Date d'inscription : 10/03/2019
Localisation : ANNECY
Re: Réflexions sur le confinement
Jeu 16 Avr - 9:16
Moi, je me demande si cette crise sanitaire ne risque pas à termes de provoqués plus de drames humains (dépressions, suicides...) du fait de la crise économique, que de la pandémie elle-même… et même le confinement lui-même commence sérieusement à chauffer les esprits (je le vois tout les jours, je suis wattman, et donc je vais bosser tous les jours en extérieur à Genève (j'habite en France), mais même là-bas ou le confinement est beaucoup moins strict que chez nous, ça commence à péter des câbles à droite et à gauche… Et ici, il suffit de voir certains comportement sur la route, c'est le farwest (surtout si tu as le malheur d'exprimer ta désapprobation)
Re: Réflexions sur le confinement
Jeu 16 Avr - 10:47
Je partage a 100% l'analyse du patron, j'ai constaté la même chose, ce fléchissement généralisé quelque soit la politique appliquée (confinement ou pas) le plus troublant est le cas des USA qui, malgré un confinement tardif // au reste du monde, et les mêmes problématiques qu'en Europe concernant les tests et les masques, voit ses chiffres prendre la même trajectoire qu'en Europe et ce, quasi en même temps.
Un esprit chagrin pourrait objecter qu'on fait dire ce qu'on veut aux chiffres, un esprit optimiste dirait que c'est la fin de l'épidémie, et qu'elle va disparaitre plus rapidement qu'espéré, je me garderai bien de toute analyse autre que factuelle et ponctuelle.
Quant à la mortalité, il est notable que les chiffres n'atteignent pas ceux des épidémies du milieu du siecle, cela de très loin.
En revanche, ce que je constate, c'est que ces 2 épidémies ont eu lieu en plein coeur des 30 glorieuses, que ca n'a pas ralenti la croissance, bien au contraire, mais que, curieusement, l'épidémie de 67-68 a précédé de peu les evenements de mai 68.
Pourrait-on y voir un lien, comme les famines de 1783 a 89 du aux évenements volcaniques qui ont eu lieu entre 83 et 85 ont peut-etre influées sur le déclenchement de la Révolution que nous connaissons si bien( ou pas d'ailleurs). Possible, mais sans certitude.
Du coup, pourrait-on imaginer un embrasement social a la suite de la situation actuelle? possible également, mais sans certitude non plus!
Quant aux décideurs politiques évoqués par Coleoptère, je ne leur trouverai pas d'excuse a leur indécision, pour la simple raison qu'ils sont élus, parce qu'ils ont fait ce choix de servir la République, et que ce choix n'est pas conditionné à la situation. A eux d'agir, de donner les directives, autant quand les signaux sont au vert (certainement le plus simple), mais également dans les situations les plus ardues (et finalement, c'est là qu'on a besoin d'eux, pour donner un sens d'action).
voila quelques reflexions tres personnelles, que j'assume completement mais que je n'impose à personne
Un esprit chagrin pourrait objecter qu'on fait dire ce qu'on veut aux chiffres, un esprit optimiste dirait que c'est la fin de l'épidémie, et qu'elle va disparaitre plus rapidement qu'espéré, je me garderai bien de toute analyse autre que factuelle et ponctuelle.
Quant à la mortalité, il est notable que les chiffres n'atteignent pas ceux des épidémies du milieu du siecle, cela de très loin.
En revanche, ce que je constate, c'est que ces 2 épidémies ont eu lieu en plein coeur des 30 glorieuses, que ca n'a pas ralenti la croissance, bien au contraire, mais que, curieusement, l'épidémie de 67-68 a précédé de peu les evenements de mai 68.
Pourrait-on y voir un lien, comme les famines de 1783 a 89 du aux évenements volcaniques qui ont eu lieu entre 83 et 85 ont peut-etre influées sur le déclenchement de la Révolution que nous connaissons si bien( ou pas d'ailleurs). Possible, mais sans certitude.
Du coup, pourrait-on imaginer un embrasement social a la suite de la situation actuelle? possible également, mais sans certitude non plus!
Quant aux décideurs politiques évoqués par Coleoptère, je ne leur trouverai pas d'excuse a leur indécision, pour la simple raison qu'ils sont élus, parce qu'ils ont fait ce choix de servir la République, et que ce choix n'est pas conditionné à la situation. A eux d'agir, de donner les directives, autant quand les signaux sont au vert (certainement le plus simple), mais également dans les situations les plus ardues (et finalement, c'est là qu'on a besoin d'eux, pour donner un sens d'action).
voila quelques reflexions tres personnelles, que j'assume completement mais que je n'impose à personne
- Coleoptere91Membre d'Honneur
- Messages : 6854
Date d'inscription : 23/01/2014
Localisation : 91
Re: Réflexions sur le confinement
Jeu 16 Avr - 10:54
@Mallozh
Je n'ai jamais cherché à "excuser" qui que ce soit. Je n'ai d'ailleurs pas employé ce mot.
Je dis simplement qu'ils ( nos dirigeants) font ce qu'ils croient le mieux pour le pays ( en tenant compte des citoyens et de l'économie) et que leurs choix sont redoutables.
Je n'ai jamais cherché à "excuser" qui que ce soit. Je n'ai d'ailleurs pas employé ce mot.
Je dis simplement qu'ils ( nos dirigeants) font ce qu'ils croient le mieux pour le pays ( en tenant compte des citoyens et de l'économie) et que leurs choix sont redoutables.
- jeanbar
- Messages : 86
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Localisation : 30310
Re: Réflexions sur le confinement
Jeu 16 Avr - 11:04
Merci Kosem,
Je partage également le même avis. J'espère aussi que les essais cliniques des quelques molécules déjà autorisées sur le marché du médicament permettront de trouver un pseudo remède en attendant un vaccin ou un médoc adapté pour combattre ce virus. Cela permettrait en plus des tests et port du masque de sortir du confinement avec une arme supplémentaire.
Merci pour cette synthèse détaillée.
JL
Je partage également le même avis. J'espère aussi que les essais cliniques des quelques molécules déjà autorisées sur le marché du médicament permettront de trouver un pseudo remède en attendant un vaccin ou un médoc adapté pour combattre ce virus. Cela permettrait en plus des tests et port du masque de sortir du confinement avec une arme supplémentaire.
Merci pour cette synthèse détaillée.
JL
- Charlie-82Membre d'Honneur
- Messages : 6898
Date d'inscription : 10/01/2014
Localisation : Montauban (82)
Re: Réflexions sur le confinement
Jeu 16 Avr - 11:10
T'inquiètes, il est déjà dans la tête de certains qui s'ennuient (gilets jaunes jusqu'auboutistes, black blocks - les pauvres, rendez-vous compte, rien à casser - Martinez et consorts)...Mallozh a écrit:Du coup, pourrait-on imaginer un embrasement social a la suite de la situation actuelle? possible également, mais sans certitude non plus!
Re: Réflexions sur le confinement
Jeu 16 Avr - 11:48
Coleoptere91 a écrit:@Mallozh
Je n'ai jamais cherché à "excuser" qui que ce soit. Je n'ai d'ailleurs pas employé ce mot.
Je dis simplement qu'ils ( nos dirigeants) font ce qu'ils croient le mieux pour le pays ( en tenant compte des citoyens et de l'économie) et que leurs choix sont redoutables.
Je suis d'accord avec toi, j'ai parfaitement compris que tu ne les excusais pas.
une mauvaise formulation de ma part
- papilou38Membre Donateur
- Messages : 266
Date d'inscription : 06/07/2017
Localisation : St egreve
Re: Réflexions sur le confinement
Ven 17 Avr - 12:58
merci Kosem pour ton analyse.
Comme toi je relativise le risque sanitaire et, même avec les 15 à 20% de décès de la population à risques dont nous faisons partie, je serais prêt à prendre le risque pour moi-même (à condition que mon épouse atteinte d'Alzheimer, et dépendante de moi, suive le même chemin) pour éviter l'effondrement de l'économie.
Ce dernier implique à plus ou moins long terme, l'arrêt de paiement des retraites, peut être la non solvabilité des banques et en étant encore plus pessimiste, des guerres civiles.
toutes conséquences qui entraineraient un nombre de décès bien supérieur.
Le point humain difficile est de décider de laisser mourrir les personnes à risque sans laisser leur mot à dire ni aux concernés ni à leurs enfants ou petits enfants. (mes enfants sont plus anxieux que moi de m'imaginer mourrir seul dans un hôpital)
Quand on voit les tergiversations et précautions prises par les politiques vis à vis de l'euthanasie, je pense qu'on est loin d'avoir de leur part la décision de "laisser mourrir les personnes à risques" ... et c'est vrai que je suis certain que cela conduirait à une condamnation massive.
Et pourtant la seule chose dont nous sommes tous sûrs, c'est que nous sommes mortels.
Donc oui, je serais pour avoir la liberté d'un déconfinement total, en portant un masque pour éviter d'imposer mon choix à mes congénères.
Cette réflexion ne m'est pas dictée par le confinement qui est relativement facile à vivre pour notre couple : une grande maison, un jardin, les moyens de se faire livrer des repas et même assez d'espace pour faire voler un drône en sachant bien piloter .
Comme toi je relativise le risque sanitaire et, même avec les 15 à 20% de décès de la population à risques dont nous faisons partie, je serais prêt à prendre le risque pour moi-même (à condition que mon épouse atteinte d'Alzheimer, et dépendante de moi, suive le même chemin) pour éviter l'effondrement de l'économie.
Ce dernier implique à plus ou moins long terme, l'arrêt de paiement des retraites, peut être la non solvabilité des banques et en étant encore plus pessimiste, des guerres civiles.
toutes conséquences qui entraineraient un nombre de décès bien supérieur.
Le point humain difficile est de décider de laisser mourrir les personnes à risque sans laisser leur mot à dire ni aux concernés ni à leurs enfants ou petits enfants. (mes enfants sont plus anxieux que moi de m'imaginer mourrir seul dans un hôpital)
Quand on voit les tergiversations et précautions prises par les politiques vis à vis de l'euthanasie, je pense qu'on est loin d'avoir de leur part la décision de "laisser mourrir les personnes à risques" ... et c'est vrai que je suis certain que cela conduirait à une condamnation massive.
Et pourtant la seule chose dont nous sommes tous sûrs, c'est que nous sommes mortels.
Donc oui, je serais pour avoir la liberté d'un déconfinement total, en portant un masque pour éviter d'imposer mon choix à mes congénères.
Cette réflexion ne m'est pas dictée par le confinement qui est relativement facile à vivre pour notre couple : une grande maison, un jardin, les moyens de se faire livrer des repas et même assez d'espace pour faire voler un drône en sachant bien piloter .
- Coleoptere91Membre d'Honneur
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Date d'inscription : 23/01/2014
Localisation : 91
Re: Réflexions sur le confinement
Ven 17 Avr - 14:24
Je rebondis sur ces propos pour faire la réflexion suivante:
Qu'est devenu dans notre société/civilisation le rapport à la mort.
Il n'y a pas si longtemps, on envoyait à la mort des régiments entiers pour gagner quelques mètres de terrain. En 14-18, il n'était pas rare que 25 à 30.000 soldats perdent la vie en une journée lors d'un assaut de tranchée.
En 40-45, la folie d'un illuminé a mené à la mort des millions de gens au seul fait d'être juif,.
Puis vinrent les plus grands bouchers de l'Histoire récente que furent Staline et Mao de 18-20 millions de morts pour le premier à 50-70 millions de morts pour le second, et tout cela lors de purges/épurations politiques.
L'humanité s'en est remise.
Quelques soubresauts eurent lieu ultérieurement: Guerre de Corée, Vietnam, Moyen Orient, génocide de Pol Pot au Cambodge , tuerie de Sebrénica au Kosovo, et j'en passe etc..
Dans le même temps la société civile ( donc nos gouvernants) sous la pression des médias et des réseaux dits "sociaux" a fait monter la pression pour le "zéro mort" et "zéro blessé".
Il n'y a qu'à se rappeler le battage médiatique lorsqu'un individu perdait une main ou un œil lors d'une manifestation il y a 18 mois.
Puis est arrivé le Coronavirus. Et cette loi impérieuse du dégât minima a poussé les dirigeants ( dans tous les pays ou presque) a prendre des mesures exceptionnelles pour éviter quelques centaines de milliers de décès dans le Monde.
L'arrêt brutal des économies mondiales va engendrer des troubles/révolutions/guerres civiles tels dans les prochains mois/années qu'il n'est pas impossible au final que la crise économique/sociale soit au final plus meurtrière que le Coronavirus. Ce qu'ont bien compris d'ailleurs certains agitateurs de tout bord profiteurs de la situation espérant tirer les marrons du feu. A ce sujet certains rapports des services idoines sont alarmistes.
Mais que pouvaient faire les gouvernants ?
Laisser faire la Nature ? Nos sociétés n'y auraient pas résistées !
On peut quand même espérer que cette crise permettra de mener une réflexion sur certaines dérives de notre "Economie/Civilisation".
Je ne prendrai qu'un seul exemple: les navires de croisière. Entasser sur un engin de 320m plus de 5000 passagers et 2500 membres d'équipage pour aller faire des remous dans la lagune de Venise est une aberration sociale/économique/écologique/sanitaire.
On pourrait en dire autant du transport aérien de masse ou l'on vend des avions par centaines sans que personne ne se pose la question du bien fondé de ces migrations touristiques.
Bref. La crise est loin d'être terminée et si l'Allemagne s'est organisée pour produire 50 millions de masques par mois à compter du mois d'aout 2020, c'est probablement que nous ne sommes pas sortis de l'auberge !
Qu'est devenu dans notre société/civilisation le rapport à la mort.
Il n'y a pas si longtemps, on envoyait à la mort des régiments entiers pour gagner quelques mètres de terrain. En 14-18, il n'était pas rare que 25 à 30.000 soldats perdent la vie en une journée lors d'un assaut de tranchée.
En 40-45, la folie d'un illuminé a mené à la mort des millions de gens au seul fait d'être juif,.
Puis vinrent les plus grands bouchers de l'Histoire récente que furent Staline et Mao de 18-20 millions de morts pour le premier à 50-70 millions de morts pour le second, et tout cela lors de purges/épurations politiques.
L'humanité s'en est remise.
Quelques soubresauts eurent lieu ultérieurement: Guerre de Corée, Vietnam, Moyen Orient, génocide de Pol Pot au Cambodge , tuerie de Sebrénica au Kosovo, et j'en passe etc..
Dans le même temps la société civile ( donc nos gouvernants) sous la pression des médias et des réseaux dits "sociaux" a fait monter la pression pour le "zéro mort" et "zéro blessé".
Il n'y a qu'à se rappeler le battage médiatique lorsqu'un individu perdait une main ou un œil lors d'une manifestation il y a 18 mois.
Puis est arrivé le Coronavirus. Et cette loi impérieuse du dégât minima a poussé les dirigeants ( dans tous les pays ou presque) a prendre des mesures exceptionnelles pour éviter quelques centaines de milliers de décès dans le Monde.
L'arrêt brutal des économies mondiales va engendrer des troubles/révolutions/guerres civiles tels dans les prochains mois/années qu'il n'est pas impossible au final que la crise économique/sociale soit au final plus meurtrière que le Coronavirus. Ce qu'ont bien compris d'ailleurs certains agitateurs de tout bord profiteurs de la situation espérant tirer les marrons du feu. A ce sujet certains rapports des services idoines sont alarmistes.
Mais que pouvaient faire les gouvernants ?
Laisser faire la Nature ? Nos sociétés n'y auraient pas résistées !
On peut quand même espérer que cette crise permettra de mener une réflexion sur certaines dérives de notre "Economie/Civilisation".
Je ne prendrai qu'un seul exemple: les navires de croisière. Entasser sur un engin de 320m plus de 5000 passagers et 2500 membres d'équipage pour aller faire des remous dans la lagune de Venise est une aberration sociale/économique/écologique/sanitaire.
On pourrait en dire autant du transport aérien de masse ou l'on vend des avions par centaines sans que personne ne se pose la question du bien fondé de ces migrations touristiques.
Bref. La crise est loin d'être terminée et si l'Allemagne s'est organisée pour produire 50 millions de masques par mois à compter du mois d'aout 2020, c'est probablement que nous ne sommes pas sortis de l'auberge !
Re: Réflexions sur le confinement
Ven 17 Avr - 14:42
Coleoptere91 a écrit:...
Laisser faire la Nature ? Nos sociétés n'y auraient pas résistées !
Dans les année cinquante/soixante, il y a eu une épidémie en france qui a fait plus de trente mille morts sans que personne ne s'en préoccupe vraiment. On l'a complètement oubliée et la société s'en est remise.
Mais l'époque était différente et notre rapport à la mort a beaucoup changé.
Re: Réflexions sur le confinement
Ven 17 Avr - 22:00
Charlie-82 a écrit:T'inquiètes, il est déjà dans la tête de certains qui s'ennuient (gilets jaunes jusqu'auboutistes, black blocks - les pauvres, rendez-vous compte, rien à casser - Martinez et consorts)...
J'aime bien parce que d'un coté ça critique les soit disant raccourcis fait par certains sur les manques du gouvernement, mais d'un autre ça tartine des clichés à tour de bras sans que ça gène personne...
- Charlie-82Membre d'Honneur
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Date d'inscription : 10/01/2014
Localisation : Montauban (82)
Re: Réflexions sur le confinement
Ven 17 Avr - 22:24
Peut-être parce que ce ne sont pas vraiment des clichés.... mais une triste réalité.
Re: Réflexions sur le confinement
Ven 17 Avr - 22:30
Ca c'est ton avis, mais certainement pas la réalité. A mon avis la réalité c'est surement un mix de tout ça...
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